Souvent je lis cette phrase : « les seules limites sont celles que nous nous posons à nous-mêmes ». Et à chaque fois j’adhère de tout mon corps en sentant cette liberté d’être et l’ouverture du champ de tous les possibles.

Et s’il n’y avait aucune limite ?

L’énergie qui est déployée est assez forte pour que je sente un élan à l’intérieur de moi. Un mouvement qui me pousse à explorer un peu plus, le vide et l’illimité. Si j’imagine que tout est possible sans aucune limite, je me retrouve alors dans le champs des possibles.

La description la plus ajustée est la sensation de regarder le ciel étoilé d’une nuit d’été. La sensation de se perdre étoile après étoile avec le sentiment de se trouver et de faire partie intégrante de l’infini, de cette pure beauté d’être.

Tout est là devant nos yeux à chaque instant. Tout est là à portée de corps, à portée de cœur.

Et je me souviens avec conscience que même si je ne vois pas les étoiles, elles continuent d’exister. À ce moment-là, je commence déjà à créer une nouvelle réalité à l’intérieur de moi. Le quotidien peut nous laisser ce goût de n’avoir aucune possibilité de choisir. C’est un peu comme si nous ne trouvons plus notre élan pour avancer, et nous avons l’impression de nous retrouver à nouveau limité dans notre champ d’action, comme impuissant à ce qui nous arrive.

L’intention

Je reviens à moi et je pose une intention. Poser une intention est le premier acte militant pour passer à l’action. L’intention est cette image intérieure qui va nous servir de plan et qui nous procure déjà, une émotion et les sensations de ce vers quoi nous tendons. Passer à l’action nécessite de pouvoir mobiliser cet élan à l’intérieur de soi. L’élan est un mouvement qui naît à l’intérieur de soi et qui est dirigé le plus souvent à l’extérieur pour matérialiser ce qui nous fait vibrer, pulser et vivre.

L’élan est l’antidote à l’impuissance. L’impuissance se traduit alors par l’incapacité de pouvoir trouver son mouvement propre par rapport à l’environnement qui nous entoure. Le mouvement de l’impuissance est dicté de l’extérieur vers l’intérieur.

Le pouvoir d’agir

Le pouvoir d’agir commence donc par la liberté de sentir ce qui se passe dans mon corps et de mobiliser mon énergie dans une direction. Comment s’autoriser à sentir se qui se passe à l’intérieur de soi, à ressentir ses émotions et de passer au travers d’elles, en ne gardant que l’information qui était destinée? Les émotions ne sont que des informations de ce qui se passe à l’intérieur de nous, à un moment donné. Si nous acceptons de les ressentir, elles disparaîtront.

Accepter de ressentir ses émotions ne veut pas dire se laisser submerger, mais bien d’en prendre conscience. Lorsque nous nous laissons déborder par nos émotions, c’est le plus souvent que nous les avons contenues ou contrôlées depuis longtemps déjà.

Choisir

Et pour pouvoir se diriger, il est nécessaire de choisir.

Souvent, choisir revient à faire le deuil de toutes les autres possibilités. Comment savoir que ce que je choisis est juste et nourrissant pour moi? Et si sans limitation aucune, je choisissais TOUT?

L’action juste

La philosophie indienne a consacré un livre à l’action juste « la Bhagavad gîta », qui se traduit par le chant du bien-heureux (un réservoir de promesses). Pour rétablir l’équilibre du monde, un guerrier est obligé de tuer les personnes appartenant à sa famille éloignée. Sur le champ de bataille, il est pris de doute et il n’a ni la force, ni le courage d’aller jusqu’au bout de son action, de sa destinée, de sa mission de vie. Comme si le temps était en suspension, le guerrier reçoit de son fidèle ami (qui se révèle être Dieu) un enseignement sur l’action juste en plein milieu de la bataille.

L’histoire nous apprend que si nous sommes à l’écoute de nous-mêmes, de notre vibration, de notre mouvement intérieur, l’action qui en découlera sera « juste » et nourrissante (à ne pas confondre avec facile et agréable). De plus les fruits de l’action, les résultats nous ne appartiennent pas. Nous ne sommes pas responsables de l’issue qu’elle soit positive ou négative.

Responsabilité

Nous sommes responsables des décisions que nous prenons et de celles que nous ne prenons pas, mais nous ne sommes pas responsables de ce qui arrive. Il ne s’agit pas de se déresponsabiliser de ce qui nous arrive mais de reconnaître la part d’inconnu, d’intangible qui constitue la vie et que nous ne pouvons pas contrôler.

Le moment présent a ce pouvoir de nous révéler à nous-mêmes à chaque fois que nous prenons une décision. Nous choisissons ici et maintenant, dans le moment présent et c’est cette action qui nous permet de nous orienter sans connaître pour autant ce qui va se passer, l‘issue de notre action ou encore le futur. Par contre, nous avons l’assurance, si nous écoutons notre élan vital, de choisir le mieux possible et d’être en mouvement sur notre chemin.

Saint Jean De La Croix disait : si un homme veut être sûr de son chemin, qu’il ferme les yeux et marche dans l’obscurité.


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Ensorcelés par le jugement dernier, retrouver sa liberté!