Ensorcelés par le jugement dernier, retrouver sa liberté!

Tout commence toujours par une obsession permanente de mettre du sens sur ce que je vis! J'ai un besoin viscéral de trier, de distinguer pour séparer et ensuite remettre ensemble. J'ai besoin de discerner l'essence de ce qui est. Ou comment chaque soir j'opère mon dernier jugement en individuel!!!

Juger, c’est quoi?

En grec ancien "krisis" veut dire jugement. La racine indo-européenne veut aussi dire trier, séparer en deux des ensembles d'objets confondus. C'est aussi l'origine étymologique du mot crise.

Lorsque nous trions, il est nécessaire de choisir, de décider et nous le faisons sur la base de critères de jugement qui nous aident alors à séparer en deux ou plusieurs parties un ensemble d'objets, d'actes confondus. Le jugement dernier deviendrait-il alors le tri ultime?

Le grand tri

Nous sommes très loin de l'image iconique du vieux barbu planqué sur son nuage à pointé l'humanité du doigt tout en choisissant qui va où lorsque l'âme et la vie quitte le corps.

Pourtant quelque chose subsiste encore de cette image d'autorité suprême qui nous ensorcelle en pointant ce qui est bien ou mal, en séparant ce qu'il faut faire ou ne pas faire, avec la promesse d'un Eden inatteignable car il est ailleurs et plus tard.

Pris au piège du jugement

Nous sommes alors pris au piège d'un sort (maléfique) qui nous pousse sans cesse à nous juger, à nous rendre plus petit que nous sommes. Nous avons tous et depuis des siècles internalisés le père fouettard qui nous dicte un mode de conduite sans droit à l'erreur de peur de finir pour la nuit des temps aux enfers (qui vient de latin infernus et veut dire souffrances intenses). Comme un mode d'apprentissage transmis de génération en génération? peut-être d'une mauvaise interprétation ? ou encore d'une déformation du message comme au jeu du téléphone arabe.

Revoir sa vie défiler sur un écran

En étudiant les NDE (expérience de mort imminente), les expériences sont pour la plupart similaire, nous revoyons l'entièreté de notre vie défiler devant nous. Un élément nouveau a été ajouté lors de mes études du yoga, non seulement nous revoyons l'entièreté de notre vie mais nous sommes capables de sentir à la fois nos propres sensations ressenties et aussi celles des personnes avec qui nous avons été en interaction.

Et j'ai compris en une fraction de seconde, ce que voulais dire le jugement dernier. Ce n'est pas quelqu'un d'autre qui va nous juger et décider quoi que ce soit pour nous dans l'après vie, mais c'est bien nous-mêmes qui allons créer nos apprentissages ou nos souffrances. Avec la vie, notre corps vivant nous avons une capacité de créer. Créer est une liberté! Le jugement dernier renvoie l'homme à la manifestation de ce qu'il aura fait de sa liberté.

"Chaque signe est jugement, parce qu'il oblige à une option décisive, choisir la vie ou la mort, la lumière ou les ténèbres. Le jugement dernier renvoie toujours à ce que nous faisons maintenant" Céline Hoyeau citant l'évangile de Jean

Le jugement dernier devient une chance

Le jugement n'est plus un verdict, un couperet qui tombe sans que nous n'ayons plus aucune chance de faire quoi que ce soit. Le jugement dernier devient un processus de de tri, de décision de chaque instant. Ici et maintenant qu'est-ce que je garde? Qu'est-ce que je laisse? Comment est-ce que je fais le tri? Sur quels critères est-ce que je me base?

L’amour

J'ai choisi de me laisser guider dans ma vie quotidienne par l'aphorisme de Saint Jean de la Croix qui m'enthousiasme beaucoup :

"Au soir de cette vie vous serez jugé sur l'amour"

 Dans son aphorisme il qualifie le dernier critère de l'ultime tri : l'amour.

Je l'ai traduit en deux questions simples que je me pose chaque soir :

  • Comment ai-je aimé

  • Qu'ai-je fait de la vie?

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